Un paysage du renversement

Des agriculteurs à l’école du sol

Clémence Bardaine et Alexis Pernet

Parution 12/09/2019
Format Livre broché de 64 pages
ISBN 979-10-95630-25-8
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7,00€

Résumé

Les agriculteurs sont aujourd’hui fortement questionnés sur leurs pratiques par une société préoccupée par l’écologie, la santé et la sécurité alimentaire. La clameur va montant, mais les réponses apportées par les agriculteurs sont-elles rendues visibles aux yeux des citoyens en attente ? Pas toujours.

En passant sous la surface du paysage, dans l’épaisseur du sol, ce livre témoigne justement d’un processus d’apprentissage et d’expérimentation développé par un groupe d’agriculteurs sur le pourtour du Marais poitevin, territoire de fortes controverses environnementales. Une brèche se crée par des alliances avec la vie du sol, les plantes et les arbres ; un chemin d’autonomie s’invente face au système qui a forgé les pratiques et les paysages agricoles de ces cinquante dernières années.

Ce texte apporte un témoignage, à caractère ethnographique, sur l’un des mouvements qui traversent l’agriculture d’aujourd’hui, et en prépare, à sa manière, une possible refondation.

Les auteur·rice·s

Clémence Bardaine est artiste et doctorante à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles. Elle travaille aujourd’hui pour des projets qui engagent la reterritorialisation de l’alimentation et le partage des savoir-faire agroécologiques. Elle est directrice culturelle du projet Casa Gaïa.

Alexis Pernet est paysagiste dplg, maître de conférences à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles. Ses projets s’appuient sur une pratique assidue du terrain, une immersion longue outillée par le dessin et l’écriture. Il est membre du comité de rédaction des Carnets du paysage.

On en parle

Interview d'Emmanuel Touron pour La Nouvelle République, octobre 2019s : ici

Note de lecture de Régis Ambroise pour le Collectif Pap, décembre 2019s : ici

Culture des précédents

La collection Culture des précédents se propose de faire redescendre de sa majuscule cette histoire qui se croit – ou qu’on voudrait nous faire croire – unique. Celle qui serait une version racontée et construite, construite à force d’être racontée, par les manuels scolaires, les grandes commémorations, les blockbusters, les reportages, documentaires et journaux télévisés… Cette histoire majuscule a découpé notre passé de manière binaire, avec d’un côté les victoires et de l’autre les défaites, une histoire qui prescrit ce que l’on retient et ce que l’on oublie. À cela, une façon d’y répondre : y opposer une multitude d’histoires et de récits singuliers.

« […] car nous avons besoin d’une culture des précédents non seulement pour les savoirs qui pourraient la composer mais aussi pour la respiration, pour le dehors qu’elle serait susceptible de nous offrir : nous ne serions plus seuls au monde. De l’élan nous entrerait dans les plumes : on se sentirait précédé, inscrit dans une histoire qui pourrait nous rendre plus fort. Et puis l’inspiration nous gagnerait : « Tiens cette limite que l’on rencontre, d’autres l’ont dépassée de telle ou telle manière » ou « À entendre ce récit qui nous est rapporté, nous aurions tout intérêt à aiguiser notre vigilance sur tel ou tel point ».

David Vercauteren, Micropolitique des groupes, Les prairies ordinaires, 2011.