Cravirola

Une expérimentation politique alliant vie et travail

Jérémie Lefranc

Parution Janvier 2020
Format Livre broché de 172 pages
ISBN 979-10-95630-28-9
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13,00€ ( épuisé )

Résumé

La coopérative Cravirola a marqué toutes les personnes qui l’ont côtoyée et plus largement les milieux militants du début des années 2000. Ses membres se sont posés comme enjeu politique de vivre et travailler autrement et ont choisi comme moyen la coopérative, la paysannerie et la ruralité. Jérémie Lefranc nous livre ici son expérience au sein de cette communauté de vie et de travail. Nous suivons sur dix années la vie quotidienne d’un collectif, rythmée par les activités, les chantiers, les relations en interne comme au voisinage en passant par les questions financières et les choix stratégiques. L’auteur nous embarque dans un récit ancré dans une réalité qui nous est tout autant familière que singulière.

 

Au niveau médiatique et grand public, les expérimentations autogestionnaires et les vies en communauté sont associées à l’après mai 68. En les reléguant à une période bien définie du passé, nous condamnons ce type d’expériences au statut d’archive et à une bulle temporelle de possibles révolus. Ce texte permet de rappeler le caractère actuel de nombreuses expérimentations autogestionnaires et par la même nourrit et documente la nécessité de repenser nos relations aux autres, à notre environnement et notre rapport à un monde libéral, capitaliste et fini.

L'auteur

Cheville ouvrière de la Coopérative Cravirola entre 2002 et 2012, Jérémie Lefranc a depuis mené une recherche-action visant à l’obtention d’un Diplôme de Hautes Études en Pratiques Sociales (DHEPS) consacré à l’étude des « crises » dans les structures à visées autogestionnaires.

On en parle

Recension d'Olivier Doubre dans Politis, février 2020 : ici

Culture des précédents

La collection Culture des précédents se propose de faire redescendre de sa majuscule cette histoire qui se croit – ou qu’on voudrait nous faire croire – unique. Celle qui serait une version racontée et construite, construite à force d’être racontée, par les manuels scolaires, les grandes commémorations, les blockbusters, les reportages, documentaires et journaux télévisés… Cette histoire majuscule a découpé notre passé de manière binaire, avec d’un côté les victoires et de l’autre les défaites, une histoire qui prescrit ce que l’on retient et ce que l’on oublie. À cela, une façon d’y répondre : y opposer une multitude d’histoires et de récits singuliers.

« […] car nous avons besoin d’une culture des précédents non seulement pour les savoirs qui pourraient la composer mais aussi pour la respiration, pour le dehors qu’elle serait susceptible de nous offrir : nous ne serions plus seuls au monde. De l’élan nous entrerait dans les plumes : on se sentirait précédé, inscrit dans une histoire qui pourrait nous rendre plus fort. Et puis l’inspiration nous gagnerait : « Tiens cette limite que l’on rencontre, d’autres l’ont dépassée de telle ou telle manière » ou « À entendre ce récit qui nous est rapporté, nous aurions tout intérêt à aiguiser notre vigilance sur tel ou tel point ».

David Vercauteren, Micropolitique des groupes, Les prairies ordinaires, 2011.