Déserter Twitter et se réengager dans nos espaces communs
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Nous avons supprimé notre compte Twitter en mai, bien après le rachat d'Elon Musk en 2022 et l'évolution de la plateforme renommée X l’année dernière. Il nous apparaît évident que cet espace est nocif pour l'information, le débat et la pensée critique. L'arrivée de Musk exacerbe les finalités de ce réseau : entretenir les clivages et les affects fascisants, nourrir les intérêts capitalistes et avec, le déclin des espaces démocratiques. Pour cesser d’alimenter cette dynamique, nous avons fait le choix de déserter.
Nous avons conscience que la désertion a sa propre limite en tant que geste individualiste et que ce n'est pas ce qui fera tomber les plateformes que nous critiquons. Mais par ce texte, nous ne laissons pas cet acte de désertion silencieux et nous voulons en faire une invitation à une dissidence collective.
Notre maison d’édition coopérative défend l’indépendance : de notre économie, de notre ligne éditoriale, de nos outils et modes de communication. Nos pratiques d’éditeurices sont aussi politiques que les textes que nous publions. Il nous semble urgent de nous aligner sur nos propres principes : se réapproprier les technologies, réinvestir plus largement nos propres espaces numériques comme notre site internet et notre newsletter.
C'est par défaut et par nécessité que nous sommes encore présent.es sur Instagram et Facebook. Notre recourt à Meta comme lettre de diffusion ne veut aucunement dire que nous considérons cet espace comme bienveillant et précieux pour nos espaces militants et constructions politiques.
En 2020, avec notre diffuseur Hobo Diffusion, nous nous engagions à ne plus vendre nos livres sur Amazon. Dans la même logique, nous engageons aujourd’hui une réflexion sur nos outils pour réinvestir des terrains plus propices à l’émancipation collective. Nous privilégions les espaces de rencontre et de discussion qui font émerger la pensée complexe et la construction du commun de façon tangible, collective et pérenne.